Les campagnes ne se dépeuplent plus, bien au contraire, mais le centre des bourgs ruraux se désertifie et se paupérise tandis que leurs périphéries résidentielles sont dispendieuses en espaces et en réseaux. Les lotissements pavillonnaires gagnent anarchiquement sur les terres agricoles sans attention au paysage, sans souci du vivre ensemble, de la transformation des modes de vie et des questions énergétiques et écologiques. Les maisons des centres, souvent en bord de voirie et sans confort, sont peu attractives et nécessitent une réhabilitation coûteuse. Faut-il laisser les centres partir à l'abandon ou les maintenir debout dans un esprit de conservation patrimoniale?

La petite ville de Callac en Centre-Bretagne, est emblématique de cette situation avec une légère augmentation de sa population depuis un an. Desservie par le train, elle est située entre Carhaix et Guingamp en territoire essentiellement agricole. Callac ne subit pas l’attractivité des villes et demeure un pôle administratif, éducatif et commercial pour les communes environnantes mais la vacance de bâtiments d’habitations et artisanaux est importante au centre, lui conférant un caractère d’abandon. Par ailleurs, la ville se caractérise par de vastes espaces publics et d’anciens équipements sans affectations et inadaptés aux besoins actuels. Différents projets d’hébergement et la conversion d’un ancien collège en espace social et culturel sont à l’étude.

Les étudiants en Master 1 de l’atelier de Marion Faunières, architecte enseignante de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Bretagne (ENSAB) se sont penchés sur la question de la réhabilitation du centre-ville durant un semestre. Quel avenir pour les équipements existants ? Comment les mettre en résonance ? Quelle place donner à la voiture pour des espaces communs partagés avec le piéton qui permettraient de relier ces différents équipements ? Comment accueillir de nouveaux habitants sans grignoter les terres agricoles ?